Le bore-out : ses symptômes et comment y remédier

Théorisé en 2007 par deux consultants suisses, le bore-out fait référence à l’ennui au travail. Il se caractérise par des symptômes psychologiques et physiques, qui ont des conséquences sur la santé des salariés et sur l’organisation de l’entreprise. Vous devez donc savoir détecter les signes de démotivation des collaborateurs et mettre en place des actions préventives et correctives afin qu’ils puissent s’épanouir au travail.

Qu’est-ce que le bore-out ?

Popularisé en France par l’écrivain Christian Bourion, le bore-out se définit comme une « grande souffrance imputable au manque d’activité pendant le temps de travail ». Il provient du vocable anglais « to be bored », qui signifie s’ennuyer.

Le bore-out est ainsi la situation dans laquelle se trouve un salarié lorsque sa charge de travail se révèle insuffisante et/ou ne lui offre pas assez de sollicitations intellectuelles, au point qu’il finit par perdre toute motivation. Cette situation est génératrice de stress et de culpabilité, puisque le salarié considère qu’il devrait être heureux d’avoir un emploi et un salaire…

Ne confondez pas le bore-out avec :

-      Le burn-out : plus connu, ce mal-être psychologique résulte d’une surcharge de travail, qui entraîne un épuisement professionnel ;

-      Le brown-out, qui désigne la perte de sens au travail.L’insatisfaction est alors permanente, quand celle ressenti dans le cadre du bore-out peut être corrigée.

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Quelles sont les causes de l’ennui au travail ?

Le bore-out s’explique notamment par :

-      Des tâches répétitives et monotones, peu exigeantes d’un point de vue intellectuel ;

-      Les procédures bureaucratiques et le reporting, qui limitent la marge de manœuvre et le sens de l’initiative du salarié ;

-      Un changement organisationnel, qui vide la mission de son contenu ;

-      Une affectation à un nouveau poste ou des nouvelles tâches qui ne correspondent pas aux aptitudes ou aux attentes du collaborateur ;

-      La surqualification du salarié à un poste donné, qui lui donne l’impression de sous-utiliser ses compétences ;

-      Le manque de reconnaissance professionnelle de la hiérarchie ou des collèges ou la dévalorisation du travail accompli ;

-      Une sous-charge de travail ;

-      L’absence de perspective d’évolutions dans la carrière professionnelle ;

À savoir : la « placardisation » d’un salarié entre dans le champ d’application du harcèlement au travail, dont tout employeur doit protéger ses effectifs.

Quels sont les symptômes du bore-out ?

Le premier signe visible pour un salarié reste la difficulté à se lever chaque matin pour se rendre à son travail. D’autres symptômes physiques et psychologiques doivent alerter, car le bore-out peut mener à la dépression, comme :

-      Une fatigue importante et récurrente ;

-      Des troubles du sommeil ;

-      Du stress et de l’anxiété ;

-      Des douleurs physiques comme des maux de tête ou de ventre ;

-      La perte de l’appétit ;

-      L’incapacité à réaliser le peu de tâches demandées, la procrastination ou le manque de concentration ;

-      L’irritabilité…

Autant de symptômes qui peuvent être difficiles à détecter par les managers, si le salarié ne se confie pas à eux. D’où l’importance d’instaurer une culture d’entreprise qui valorise les échanges !

Quelles sont les conséquences du bore-out ?

Il faut savoir que le bore-out concerne tous les salariés, pas seulement ceux qui occupent des postes peu qualifiés, ou les fonctionnaires. En revanche, les jeunes salariés se voient plus exposés à l’ennui professionnel, sans doute en raison du décalage entre les attentes qu’ils ont à l’issue de leurs études et la réalité du début de la carrière.

En revanche, les conséquences restent les mêmes dans toutes les organisations :

-      Le désengagement des salariés, qui entraîne une baisse de la productivité ;

-      Un fort turn-over sur certains postes et la hausse de l’absentéisme, qui pèsent sur la rentabilité ;

-      La dégradation du climat social dans l’entreprise et la difficulté à recruter ;

-      L’envie de quitter l’entreprise, qui rend difficile la fidélisation des talents ;

-      Des comportements à risques pour la santé des salariés, comme l’augmentation du tabagisme et des conduites addictives, notamment la consommation d’alcool.

Comment remédier à l’ennui professionnel ?

La prévention reste la meilleure piste à explorer pour lutter contre le bore-out. Il convient donc de s’assurer que la fiche de poste correspond bien au profil du salarié, mais également qu’elle comporte des tâches suffisamment variées pour donner du sens à la mission. Pourquoi pas envisager des rotations sur les postes impliquant des tâches répétitives et monotones ?

Par ailleurs, les managers doivent être formés à la détection des symptômes et instaurer un cadre de travail bienveillant, dans lequel les salariés peuvent exprimer leur souffrance. Ils doivent également encourager et valoriser l’autonomie, la cohésion d’équipe et la prise d’initiative des collaborateurs. Mobilité interne et formation continue constituent enfin autant de leviers à actionner pour limiter le bore-out en entreprise.

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